THEME : Le billet de Banque

M'Hamed Issiakhem

Catalogue Raisonné

Des oeuvres que nous possédions tous

S’il y a une certitude, c’est que nous possédions tous au moins une œuvre de M’Hamed Issiakhem. Elles étaient même négligemment froissées dans nos portes-monnaies sans en faire grand cas. C’est bien de billets de banque dont il s’agit.

L’Algérie postcoloniale a émis ses premiers billets de banque en 1964, quittant par la même la zone « Franc ». Ce petit morceau de papier devenait inévitablement l’étendard du projet national, une allégorie des bienfaits et des couleurs du pays ou de ses régions. Il s’agissait par ailleurs de remplacer l’iconographie coloniale par un récit national que nous pourrions tous avoir sur soi.

Bien que ce soit un exercice contraint au service de son donneur d’ordre, et de sa politique, il laissait malgré tout à l’artiste un champs d’expression assez libre autour du sujet qu’il devait servir. M’Hamed Issiakhem ne manquera pas d’exercer son imaginaire d’artiste et d’y déployer une virtuosité technique de dessinateur, de miniaturiste et d’enluminure (voir Biographie) et dont témoignera Mohamed Louaïl, condisciple à Ecole des Beaux-Arts d’Alger

« Bersier, notre professeur de gravure, nous recommandait d’exécuter en plusieurs temps : faire le croquis d’après nature sur une feuille, le corriger, le décalquer sur la plaque de métal et le graver. Mais Issiakhem lui, grattait rapidement et directement le dessin sur la plaque vernie, faisait valoir sa fantaisie et son savoir-faire. Bersier et nous tous admirions sa grande capacité  d’application et de spontanéité»

La réalisation d’un billet de banque est une œuvre à part entière, et pour en apprécier l’extrême complexité partons de sa genèse ; le dessin.

Celui qui suit ne deviendra malheureusement jamais un billet de banque et restera sur ce calque inerte. La finesse de cette exécution par des milliers de traits entrelacés à la plume, fait émergé une scène bien connue du débarquement Français en Algérie de 1830. Le visage de l’Emir Abdelkader semble empreint d’une tristesse lucide qui entrevoit la suite…

Quand il prend forme au plus près de sa représentation finale, il n’en est que plus délicat et sophistiqué.

M’Hamed Issiakhem mettra ce talent au service de son pays, en commençant en 1970 par une série de billets dont celui de 5DA, 10DA, 100DA et 500 DA.

Il proposera le premier billet à Ammour Abderrahmane alors Directeur de l’Hôtel de la monnaie, qui avait sollicité en vain les artistes les plus connus de cette période. Il expliquera que toutes les séries de billets de banque avaient pour thème une région d’Algérie. M’Hamed Issiakhem donnera à chacune d’elle une couleur dominante.

 Ce premier billet de 5DA sera réalisé en 1970 et sera dit « le Fennec » en référence à la présence de ce renard du désert Algérien à côté de la ville de Gherdaïa. L’ensemble est enlacé par une enluminure bleue et or de Mohamed Temmam.

Au verso, le grand sud avec en premier plan un Touareg en tenue traditionnelle.  

Avant cela, ce billet était un ensemble de deux tableaux

Puis ce sera au tour de la cascade Del-Ourit à Tlemcen dans l’ouest Algérien qui côtoie une Koubba .

L’évocation de l’agriculture et des beautés naturelles du pays n’exclut pas le projet national d’investissement dans les industries pétrochimiques.

A la petite histoire succède la grande avec le billet de 500 DA. Il retrace un spectre élargi de notre histoire, avec au verso un rappel du passé numide, romain, byzantin … par la représentation de mosaïques omniprésentes. Et enfin musulmane en bas à droite.

Quant au recto, les références à l’occupation ottomane sont évidentes. Avec une liberté des traits qui éloigne cette réalisation des codes formels observés jusque-là sur les billets précédents.

En 1978 le billet de 50 AD représente une Algérie indépendante et en marche. Les références à la révolution agraire et industrielle s’entremêlent avec une mise en avant sans ambiguïté de la vocation pastorale et agricole de l’Algérie.

Il est là également intéressant de nous ramaner au dessin originel.

M’Hamed Issiakhem réalisera deux billets de 100AD, le premier en 1970 et le second en 1981. Le premier représentera les paysages de l’Atlas saharien et de Kabylie. L’artisanat et l’agriculture se retrouvent en premier plan, et les références au progrès technologique et à l’ambition nationale industrielle en arrière-plan avec l’aéroport, symbole de modernité et d’ouverture aux échanges.

C’est dans les bleus que sera réalisé le billet de 100DA en 1981

Enfin, les derniers billet réalisés par M’Hamed Issiakhem seront émis en 1983 ; ceux de 20DA et 200 DA.

Sur ce premier se retrouve au recto avec les traditions artisanales du bijoux kabyle à droite, de la poterie et tapisserie à gauche. Ces deux éléments séparés par une porte néo-mauresque.

Le verso représente au centre la Kalaâ des Beni-Hammad à M’Sila.

Revenir à la source nous permet ici d’observer le processus d’itération. 

Contact : contact.fond@missiakhem.net

EXPOSITIONS

1949      Exposition, Galerie Carrot (Alger).

1951      Exposition, Galerie André Maurice (Paris).

1955      « Festival Mondial de la Jeunesse et des Etudiants » (Varsovie).

1955      « Salon des Peintres Nord-Africains » (Paris).

1959      Exposition, Galerie Donilstraz (Leipzig).allemagne

1960 – (fév.)       Exposition collective, Club des Quatre vents (Paris).

1963 – (1/11)      Exposition « Peintres Algériens », Salle Ibn-Khaldoun (Alger).

1964 – (15-30/4)               Exposition « Peintres Algériens », Musée des Arts Décoratifs (Paris).

1964 – (Juin)       « ler Salon UNAP », Galerie UNAP (Alger).

1965 – (nov.)      Exposition « Jeune Peinture Algérienne », Salle Ibn-Khaldoun (Alger).

1967      Exposition collective (Alger).

1967 – (21-26/11)            Exposition collective, Galerie Municipale des Arts (Tunis).

1967 – (17/4)      « Création du Groupe de la Jeune Peinture Algérienne », Galerie Feraoun (Alger).

1969 – (19-30/4)               « 1ère Rétrospective », Studios de l’ONCIC (Alger).

1969      Exposition collective (Sofia).

1969 – (juillet.)   « Festival Panafricain » (Alger).

1969 – (nov.)      Exposition collective, MNBA (Alger).

1974 – (nov.)      Exposition collective, MNBA (Alger).

1974 – (1-15/5)  Exposition, Maison du Peuple (Alger).

1974 – (nov.)      Exposition « L’Art et la Révolution (Alger).

1974 – (1/11)      « 2ème Salon de l’UNAP », Galerie UNAP (Alger).

1976 – (30/4-15/5)           Exposition collective, Salle El Mouggar (Alger).

1979 – (27/10-5/11)        Exposition collective, Maison du Peuple (Alger).

1982 – (28/4-7/5)             Exposition, Hôtel Aurassi (Alger).

1983      « Exposition Internationale » (Sofia).

1983 – (janv.)      Exposition « Dix ans de Peinture Algérienne », MNBA (Alger).

1983 – (mars)     Exposition collective, Galerie Yak (Tunis).

1983 – (15-30/9)               Exposition collective, Foire Internationale (Alger)

1983 – (10-22/1 1)           Exposition « Novembre », CCWA (Alger).

1984 – (Fév)        « Exposition d’Art Moderne », CCWA (Alger).

1984 – (28/3-l 1/4)          Exposition collective, Cent Culturel Italien (Alger).

1984 – (4/9-30/1l)            « L’Art et la Révolution Algérienne MNBA (Alger).

1984 – (20/9)      « 2ème Salon de la Peinture Méditerranéenne », Galerie El Kettani (Alger).

1984 – (29/10-29/11)      Exposition, Galerie Xen (Alger).

1985 – (1-10/7)  Exposition, Musée Sidi Bou Saïd (Tunisie).

1986 – (30/6-6/7)             « Exposition Hommage » (Bédjaïa).

1986 – (1-28/2)  « Peinture Algérienne Contemporaine Palais de la Culture (Alger).

1986 – (25/2-13/3)           Exposition « Algérie, Peinture des années 80 », CNAP (Paris).

1986 – (3/5-4/6)               « Rétrospective commémorative MNBA (Alger).

1986 – (4/5-3/6)               « Exposition Issiakhem », Galerie Issiakhem (Alger).

1986 – (11-26/6)               « Exposition Hommage », Musée Zabana (Oran).

1986 – (20/9-10/10)        « Exposition Hommage », CCWA (AIger).

1987 – (5/7-5/8)               Exposition Collective, Galerie Issiakhem (Alger).

1987 -(24/12-4/1/88)     Exposition « Expressions multiples », MAAO (Paris).

1988 – (1-15/6)  « Exposition Hommage à Issiakhem’ Galerie El Mouggar (Alger).

1989 – (8-20/4)  « Hommage à Issiakhem », Galerie El Mouggar (Alger).

1989 – (17/6)      « Hommage à Issiakhem » (Azzefoun).

1989 – (oct.)       « Journées Culturelles Algériennes (Moscou).

1989 – (nov.)      « Peinture algérienne Contemporaine » MNBA (Alger).

1990 – (10-21/1) »Exposition Hommage à Kateb Yacine et M’Hamed lssiakhem », Galerie du Lucernaire (Paris).

1990 – (déc.)       « Hommage à M’Hamed Issiakhem », Maison de la Culture (Tizi-Ouzou).

1991 – (nov.)      « Hommage à Issiakhem », Maison de la Culture (Constantine).

1994 – (3-27/2)  Exposition « Les traces de l’épreuve », CCA (Paris).

1994 – (18/5)      Exposition « Les Peintres saluent Kateb Yacine », CCA (Paris).

1994 – (28/10-28/11)      « Panorama de la Peinture Algérienne », Palais de la Culture, Galeries Racim-lsma-Fanon (Alger).

1995 – (Avril)      « La poésie dans un jardin », Centre Européen de poésie (Avignon).

1996 – (23-30/4) Exposition « Dix ans de Peinture algérienne », Galerie Isma (Alger).

2005 Hommage  à Issiakhem 1985 2005 MNBA  Alger

2006 Hommage à Issiakhem et Zemirli maison de la culture de Tizi ouzou

2007 Hommage à Issiakhem  ville de Relizane

2007 Les doyens de la peinture algerienne UNAC

2007 Hommage à Issiakhem ville de cherchel  UNAC

2008 HOMMAGE A ISSIAKHEM A TABOUDOUCHT

1ere grande expo d’art contemporain dans le village natal